Des cas de décès rapportés par les autorités Saoudiennes pour un nombre de plus de 1000 au cours des derniers jours du Hajj à la Mecque. Les premières suspicions étaient orientées vers des températures élevées. Mais au même moment, des syndromes respiratoires aigus ont été constatés chez des pèlerins à la Mecque.
C’est dans ce contexte que la Direction de la Prévention (DP) du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS) a sollicité l’Institut de Recherche en Santé de Surveillance Épidémiologique et de Formation (IRESSEF) du professeur Souleymane Mboup le vendredi 21 juin 2024 pour investiguer sur les cas de syndromes respiratoires aigus chez des pèlerins Sénégalais provenant de la Mecque.
D’ailleurs, l’Iressef est en collaboration avec le MSAS à travers une convention pour appuyer l’État du Sénégal dans le domaine de la formation, de prestation de service de santé, de la recherche en santé, le diagnostic biomédical et surtout la surveillance épidémiologique et sanitaire. Aussi l’institut a l’expérience de gérer ces cas de crise sanitaire au niveau de l’aéroport comme ce fut le cas lors de la précédente pandémie de la Covid-19.
Ceci explique l’intervention rapide de l’Iressef pour tester les pèlerins provenant de la Mecque dans la soirée du 21 Juin 2024 avec l’arrivée des premiers vols.
Ainsi une équipe pluridisciplinaire constituée d’épidémiologistes, de biologistes, de chercheurs et de techniciens préleveurs a été déployée au niveau de l’aéroport de DIASS pour contribuer gratuitement au diagnostic des pèlerins en provenance de la Mecque.
Dans le cadre de la surveillance des risques liés aux maladies émergentes et réémergentes, L’IRESSEF s’est préparé aux interventions en cas d’urgence sanitaire avec une logistique à la pointe de la technologie constitué d’un laboratoire mobile avec une enceinte à pression négative qui permet de protéger le manipulateur, le personnel et l’environnement. Les tests de diagnostic rapides (TDR) pour les syndromes respiratoires et des Point of Care (POCs) ont été aussi déployés pour avoir un dispositif opérationnel qui répond aux attentes des autorités sanitaires.
Avec cet important dispositif de l’IRESSEF, les premiers tests réalisés ont montré des taux de positivité à la COVID-19 très élevés avec les tests de diagnostic rapides (TDR) 63%. Ceci pourrait être expliqué par des infections récentes des pèlerins Sénégalais avant leur départ de la Mecque. De plus l’IRESSEF, le seul laboratoire présent à AIBD a mis en place un dispositif d’expédition sécurisé des échantillons au niveau de l’institut qui est très proche de l’aéroport pour la confirmation des cas positifs par la méthode de référence qui est la RT-PCR. Il est ressorti de ces tests que le taux de positivité est de 29%. Ceci montre que la moitié des pèlerins testés est dans une phase de réplication virale et sont hautement contagieux.
De plus, des panels de virus respiratoires ont été aussi testés et il est ressorti que deux patients infectés au SARS-CoV-2 ont été contaminés par le virus de la grippe H1N1.
En collaboration avec les autorités médicales, il est important de maintenir la surveillance médicale au niveau des aéroports, au niveau terrestre et maritime pour un meilleur contrôle de la propagation des maladies émergentes et réémergentes.
Jusqu’à ce jour l’Iressef du Professeur Souleymane Mboup continue sa mission de tester les pèlerins en provenance de la Mecque pour non seulement assurer sa mission de santé publique mais aussi d’appuyer les politiques de santé de l’Etat du Sénégal.
Cette intervention de l’IRESSEF à temps réel place le Senegal dans le cercle restreint des pays qui ont la possibilité d’assurer en toute indépendance et de façon souveraine la surveillance épidémiologique des maladies infectieuses.